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En cette rentrée 2023, les entreprises sont encore et toujours confrontées à des défis sérieux et ce, dans un contexte de décélération économique qui est porteur de ses propres incertitudes. Au plan RH, les chantiers sont multiples et il n’est pas toujours évident d’identifier les priorités ou de passer à l’action de manière structurée. Nous vous proposons donc 2 thémes qui nous semblent importants sur le long terme au vu des enjeux humains existant actuellement dans nos organisations.

1- L’intelligence Artificielle, ou la révolution (pour l’instant invisible) du travail

Nous avons déjà eu l’occasion de l’aborder, l’IA sous ses formes actuelles (ChatGPT, Bard, Midjourney…etc), mais surtout sous ses formes futures, promet de transformer radicalement le contenu et la nature même du travail d’une très large partie d’entre nous. Même si (ou surtout parce que) ce futur reste à construire, les entreprises et leurs RH ne peuvent certainement pas se permettre le luxe d’attendre pour se saisir du sujet, l’explorer et initier le dialogue avec des partenaires sociaux qui s’interrogent d’ailleurs souvent à ce propos, et les collaborateurs avec eux.

Parmi les premières initiatives, on peut imaginer que devrait émerger un nouveau rôle qui va trouver sa place au sein du COMEX / CODIR de nombreuses entreprises, celui de Chief AI Officer (CAIO). Sa mission ? Piloter et coordonner l’adoption de l’IA par toutes les fonctions de l’entreprise. Véritable veilleur, expert et catalyseur de la transformation digitale, le CAIO est d’abord celui qui devra comprendre et identifier les opportunités stratégiques offertes par l’adoption et l’intégration de l’IA dans les processus métiers de l’entreprise.

En collaborant en transversal avec l’écosystème externe et les différents départements internes, le CAIO se posera donc en force de proposition concernant la meilleure manière d’intégrer l’IA afin, par exemple, d’optimiser les opérations et la productivité, d’améliorer la qualité perçue et l’expérience client, stimuler l’innovation et accélérer la compétitivité de l’entreprise.

Ensuite, le CAIO sera le partenaire naturel du DRH et du DSI pour piloter l’injection des technologies d’IA dans les missions,  taches et outils des collaborateurs. Il pourra aussi permettre d’identifier les besoins futurs en matière de compétences et proposer les programmes de développement et de formation nécessaires pour permettre aux employés de travailler avec l’IA de manière éthique, synergique et productive.

2- L’Expérience collaborateur comme une priorité vitale

On pourrait penser que les sujets de la QVT / QVCT et des RPS ont été tellement mis en avant ces dernières années qu’il suffit désormais de déployer les plans d’action qui sont dans les cartons et de les laisser vivre au sein des entreprises. Ce serait aller un peu trop vite en besogne et ignorer que la situation continue de se dégrader. C’est en tout cas ce que disent les collaborateurs : En 2022, ils étaient 16% à considérer que leur santé mentale était mauvaise ou très mauvaise (contre 4% en 2019)..à tel point que plus d’un tiers d’entre eux ont songé à quitter leur emploi.

L’environnement extérieur, largement anxiogène (guerre, inflation, retournement économique, dérèglement climatique..) joue bien évidemment un grand rôle dans cette baisse de moral spectaculaire qui conduit certains à des remises en cause drastiques. Mais on peut également noter que la qualité de vie réelle au travail n’est pas considérée par les répondants comme un vecteur d’amélioration…bien au contraire. Et pourtant, beaucoup d’entreprises ont mis en place les programmes de soutien psychologique, les ateliers de gestion du stress, les cours de méditation et le télétravail qui étaient réclamés. Alors, que faut-il faire de plus ou de différent ? La réponse est difficile et ce, d’autant que le problème apparait multifactoriel.

En cette rentrée 2023, risquons nous à suggérer qu’une partie de la solution réside dans une vision élargie de la QVT, celle de l’expérience collaborateur. On pourrait la décrire comme la combinaison de modalités de travail optimisées et concrètes (ex : télétravail, horaires flexibles, outils de travail modernes et adaptés..etc) et d’éléments relevant davantage du lien social, des valeurs et des possibilités de développement individuel.

Parce qu’on travaille avec les bonnes personnes (dont on partage les valeurs ), dans de bonnes conditions matérielles et qu’on peut interfacer son projet personnel avec celui de l’entreprise (qui fait du sens pour nous), notre expérience collaborateur est bonne..et on a envie de s’investir et de rester dans l’entreprise.

Il s’agit d’une vision plus holistique, plus ambitieuse (mais aussi probablement plus complexe à mettre en musique) que la traditionnelle notion de « conditions de travail » qui continue de structurer les discussions entre partenaires sociaux. A méditer…

Bonne rentrée à tous et toutes !

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